Kwame Brathwaite
Black is Beautiful
05.07.2025 – 18.01.2026
Commissariat : François Cheval, Yasmine Chemali
Vernissage vendredi 4.07.2025 à 19 h
Cette exposition fait partie de la programmation des Rencontres d’Arles dans le cadre du Grand Arles Express.
Si chacun d’entre nous connaît l’expression « Black is beautiful », peu de gens savent qui l’a popularisée. C’est à un photographe afro-américain que l’on doit, plus qu’un slogan, une esthétique propre à la communauté. Originaire de Brooklyn, Kwame Brathwaite (1938-2023) fonde, dans les années 1960, un mouvement dont l’ambition est de rendre compte d’une culture originale qui s’émancipe de la culture dominante. À travers l’AJASS – African Jazz-Art Society & Studios, collectif fondé avec son frère Elombe Brath – il crée un espace de production artistique, musicale et photographique qui redéfinit les canons esthétiques de la beauté noire. Les Grandassa Models, figures militantes de cette contre-culture, participent à des happenings qui conjuguent mode, performance et revendication politique. Parées de coiffures africaines, de bijoux symboliques et de vêtements faits main, elles incarnent une fierté nouvelle : celle de se réapproprier son corps et son image.
Brathwaite inaugure avec le médium photographique un mode de représentation libre du corps noir. On ne se défrise plus, la couleur de peau est célébrée. Ces actions s’inscrivent dans une dynamique communautaire plus large, à l’image du Marcus Garvey Day, célébré chaque 17 août à Harlem depuis 1965, qui rend hommage à la pensée panafricaine et à l’autonomie noire. Brathwaite participe activement à ces célébrations : il y photographie des concours de beauté tels que le Miss Natural Standard of Beauty, manifeste visuel et politique affirmant une beauté noire. Sa photographie, nourrie par la musique afro-américaine dans toute sa diversité – jazz, soul, funk, gospel, blues ou calypso – témoigne d’une scène en effervescence. Très tôt, il collabore avec plusieurs maisons de disques. Sur les pochettes de vinyles, ses images capturent la puissance et la dignité d’artistes comme Abbey Lincoln ou Max Roach, et devient le photographe attitré de Stevie Wonder ou encore du groupe The Stylistics. L’exposition est la première rétrospective du photographe organisée en Europe.
Biographie
Kwame Brathwaite (1er janvier 1938-1er avril 2023, New York) est un photographe afro-américain dont le travail a été déterminant dans la définition visuelle du mouvement « Black is beautiful » à la fin des années 1950 et au début des années 1960. Entre 2019 et 2023, Aperture Foundation publie la première monographie consacrée à son oeuvre et son travail fait l’objet d’une importante exposition itinérante, « Kwame Brathwaite : Black Is Beautiful », présentée successivement au Skirball Cultural Center (Los Angeles), au Museum of the African Diaspora (MoAD, San Francisco), au Columbia Museum of Art (Columbia, Caroline du Sud), au Blanton Museum of Art (Austin), au Detroit Institute of Arts, à la New York Historical Society, et à l’Abroms-Engel Institute for the Visual Arts (Birmingham, Alabama). Ses photographies sont aujourd’hui conservées dans plusieurs collections publiques, dont celles du Los Angeles County Museum of Art (LACMA), du Museum of Fine Arts de Houston, du Pérez Art Museum Miami, de la National Portrait Gallery (Smithsonian Institution, Washington), du Museum of Modern Art (MoMA, New York), du Whitney Museum of American Art (New York), et du Sharjah Art Museum (Émirats arabes unis).
Séance photo « Naturally ’68 » au Apollo Theater avec les
mannequins Grandassa et les membres fondateurs d’AJASS.
vers 1968, tirage pigmentaire, 76,2 × 76,2 cm
Courtesy of the Kwame Brathwaite Archive and Philip Martin Gallery, Los Angeles.
Sans titre. Deedee Little, modèle Grandassa en voiture
lors de la célébration (parade) du Garvey Day.
Vers 1965, tirage pigmentaire, 72,6 × 101,6 cm
Courtesy of the Kwame Brathwaite Archive and Philip Martin Gallery, Los Angeles.
© Kwame Brathwaite
Le mannequin Grandassa, Helene Brathwaite, alias Nomsa Brath, désigne le Congo sur une plaque murale représentant le continent africain. Vers 1964, tirage gélatino argentique vintage, 36,8 × 27,9 cm.
Courtesy of the Kwame Brathwaite Archive and Philip Martin Gallery, Los Angeles.
Radiah Frye, un mannequin ayant adopté les coiffures
naturelles lors d’une séance photo aux studios AJASS
Vers 1970, tirage pigmentaire, 76,2 × 76,2 cm
Courtesy of the Kwame Brathwaite Archive and Philip Martin Gallery, Los Angeles.
Muhammad Ali sur le ring
30 octobre 1974, tirage pigmentaire, 101,6 × 76,2 cm
Courtesy of the Kwame Brathwaite Archive and Philip Martin Gallery, Los Angeles.
Programmation parallèle
Visite de l’exposition en présence de Kwame Brathwaite
/ The Kwame Brathwaite Archive
Samedi 5.07.2025
15 h
Informations et réservations
+33 (0)4 22 21 52 12
ou
+33 (0)4 22 21 52 14
sbostanci@villedemougins.com centrephotographie@villedemougins.com
Visites contées
Un conte pour enfant, pensé
et raconté par notre médiatrice,
vous guide à travers l’univers
de l’artiste.
Miss Harlem Naturally’62
Sur la scène du mythique Apollo Theater, un grand défilé-concert se prépare… Beauté naturelle, voix puissantes, regards fiers : qui sera votre Miss ou Mister Harlem ? À travers les photographies de Kwame Brathwaite, vous verrez des modèles, des chanteur·euse·s, des musicien·ne·s … et un invité surprise. Votez pour votre favori·te, et repartez avec une carte collector.
Les dimanches
2.11
7.12
4.01.2026
16 h → 16 h 20
Dès 6 ans.
Gratuité dans le cadre
du 1er dimanche du mois.
Conférence
« The Spirits of our ancestors » : panafricanisme, politique, art et spiritualité aux Etats-Unis.
Avec Pauline Guedj, maîtresse de conférences, département d’anthopologie, Université Lumière Lyon 2.
À travers l’évocation du parcours de plusieurs artistes et militants photographiés par Kwame Brathwaite, cette présentation interrogera les relations entre la politique, l’art, la spiritualité et les représentations de l’Afrique au sein de la communauté afro-américaine.
Vendredi 21.11
18 h → 19 h 30
Entrée libre
Discussion
« Colored Only ! Relever la tête » : Afro-descendance et estime de soi.
Avec Hélène Jayet, photographe et plasticienne, ainsi qu’Hélène Croisonnier, inspectrice d’académie-inspectrice pédagogique régionale (IA-IPR).
Cette discussion abordera la diversité, l’estime de soi, le racisme et les différences culturelles ou physiques comme sujets de conscientisation.
Mercredi 3.12
18 h → 19 h 30
Entrée libre
Finissage d’exposition
Carte blanche à Sonic Wave Studio Recording
Pour la clôture de l’exposition, nous invitons Sonic Wave Studio Recording en la personne de Pascale Obolo, cinéaste chercheuse, curatrice indépendante et éditrice de la revue et du collectif AFRIKADAA. Le Centre de la photographie devient le lieu d’une expérimentation et de performance où les sons ne sont pas seulement entendus, mais incarnés, vécus et partagés comme un espace de résistance joyeuse.
Dimanche 18.01.26
à partir de 14h
Entrée libre
Cahiers #9
Black is Beautiful
Kwame Brathwaite
Auteur.e.s : Yasmine Chemali, François Cheval
Date de parution : juin 2025
Bilingue Français / Anglais
Traductions : Jennetta Petch, Sandra Hübschen
Services éditoriaux et rédactionnels : Elsa Hougue
Design graphique : Le Petit Didier
192 pages
29 €
En vente à la boutique du Centre de la photographie.
Exposition à venir
La défaite du spectaculaire
21.02.2026 – 07.06.2026
Vernissage 20.02.2026
Commissariat : François Cheval, Yasmine Chemali
Au début de l’année 1953, à Vallauris, André Villers croise le destin : Picasso. De cette rencontre naît une amitié et une complicité créatrice de dix ans. Picasso lui offre son premier Rolleiflex, cette « machine à coudre » qui devient son instrument d’alchimie. De Diurnes (1962) à Pliages d’Ombres (1977), Villers s’affirme comme un expérimentateur, découpant, superposant, métamorphosant l’image. Villers, fidèle à l’esprit de Michel Butor, déplace les frontières du récit visuel. L’image n’est plus un miroir documentaire, mais fracture ; elle interroge la distance entre l’auteur, le sujet et le regardeur. Aujourd’hui encore, nous voilà incités à refonder la photographie, à la penser comme un organisme vivant, un corps pigmentaire composé de signes et de matière. Avec Elsa Leydier et Clara Chichin, l’acte photographique retrouve la lenteur et la justesse du geste artisanal. Le photographe redevient un cueilleur nomade, un semeur d’images, patient compagnon du vivant. Il faut s’y attarder : la photographie peut, et doit, demeurer un organisme vivant, un corps pigmentaire, composé de signes, d’émulsions et de microéléments vibrants.
Expositions passées
- Date



