Bayeté Ross Smith
Au-delà des apparences

01.11.2024 – 9.02.2025

Vernissage 31.10 – 18 h 30
Commissariat : François Cheval et Yasmine Chemali

« Bayeté Ross Smith : Au-delà des apparences », constitue le deuxième volet d’une trilogie africaine-américaine. Elle succède à l’exposition « Stephen Shames : Comrade Sisters / les Panthères noires » et sera suivie en été 2025 par « Kwame Brathwaite : Black is Beautiful ».

Ce que nous avons en face de nous est bien souvent préconçu.

Les représentations de l’autre ou des autres se réduisent à quelques formules simples et réductrices. Le sens commun attribue des caractéristiques physiques et comportementales qui se perpétuent sans être mises en cause. Les sociétés et les individus s’appuient sur le stéréotype pour réduire la réalité. Bayeté Ross Smith, artiste afro-américain, construit son œuvre sur la force et la constance des préjugés sur ce qu’on pourrait appeler le pré-vu. Dans des photographies mises en scène, des personnages, en fonction de leur attitude, de leur apparence et parfois de leurs mots se trouvent dotés de différentes personnalités. Il nous est alors difficile de savoir réellement quelle est la vraie « nature » de ces individus. La société, particulièrement la société américaine, a tendance à essentialiser, c’est-à-dire à réduire les personnes à un trait considéré comme significatif. En généralisant nous déformons et faisons ainsi de la caractérisation la définition de notre propre identité par la mise à distance des autres.

Cette exposition fait partie de la programmation du festival PhotoSaintGermain dans le cadre de son partenariat avec le Musée national Eugène-Delacroix.
« Our Kind of People : Bayeté Ross Smith », 31.10.2024 – 3.02.2025, Musée national Eugène-Delacroix.

Biographie

Bayeté Ross Smith est un artiste multidisciplinaire, photographe, journaliste visuel et cinéaste, qui travaille à l’intersection de la photographie, du film et de la vidéo, du journalisme visuel, des objets en 3D et des nouveaux médias. Il est le premier artiste en résidence de la Columbia University Law School, conférencier TED, boursier des fondations Clinton et George W. Bush pour le leadership présidentiel, lauréat de Creative Capital et de CatchLight, ainsi que créateur multimédia associé au New York Times. Sa pratique artistique incite les gens à remettre en question leurs pré-acquis, leurs préconçus, en les invitant à examiner les perspectives culturelles et les préjugés qui influencent leur perception des récits, et, par extension, le concept de vérité. En s’appuyant sur les notions d’identité et de communauté, Bayeté Ross Smith étudie et déconstruit les idées de beauté, de valeur et de réciprocité. L’identité est à la fois une performance et un ensemble de caractéristiques au service d’images contrôlées et de médias qui définissent les personnes et les cultures à l’échelle mondiale.

Le Centre de la photographie de Mougins lui consacre sa première exposition monographique en Europe. Son travail a été montré au Lincoln Center (New York), au Sheffield DocFest et au LA Film Festival. Ses projets collaboratifs ont été présentés au Sundance Film Festival en 2008 et en 2012 et ses oeuvres font partie des collections de la Smithsonian Institution à Washington DC, du Oakland Museum of California, du Birmingham Museum of Art, du Schomburg Center for Research in Black Culture et du Brooklyn Museum (New York). Il a, par ailleurs, créé des projets d’art public avec la Fondation Carmignac, CatchLight et Dysturb, le Montgomery Museum of Fine Arts, la Ville de White Plains NY, le Lenfest Center for the Arts de la Columbia University, le Northeast Sculpture Social Justice Billboard Project, le NYC Parks Department, le bureau du procureur de San Francisco, la Fondation Jerome et le YMCA de Hartford.

©  Bayeté Ross Smith
Mirrors Study 3: Rixy, 2010
Digigraphie sur Hahnemühle, Photo Rag Baryta

©  Bayeté Ross Smith
Our Kind of People
2010-en cours
Part Seventeen: Michael Brady
Part Nineteen: Mirlande Mersie
Part Twenty-Three: Marvin Galloway
Digigraphies sur Hahnemühle, Photo Rag Baryta

©  Bayeté Ross Smith
Taking AIM
Amanda, 2010
Impression pigmentaire sur Hahnemühle Kozo

©  Bayeté Ross Smith
Taking AIM
Clayton, 2010
Impression pigmentaire sur Hahnemühle Kozo

©  Bayeté Ross Smith
Who Is a Threat? Who Is a Victim? 2020

Programmation parallèle

Visite de l’exposition
par Bayeté Ross Smith,
artiste
Samedi 2.11.2024
17 h

Informations et réservations

au
+33 (0)4 22 21 52 12
ou
+33 (0)4 22 21 52 14

sbostanci@villedemougins.com
eprestini@villedemougins.com
centrephotographie@villedemougins.com

Projection-débat
Mariannes noires
de Mame-Fatou Niang
et Kaytie Nielsen
(documentaire, France,
États-Unis, 2017, 77 min)
Samedi 2.11.2024
18 h
En présence
de Mame-Fatou Niang
Entrée libre dans la limite
des places disponibles

Visites contées
Pour découvrir les expositions
en famille et profiter
d’un moment animé
et ludique, l’équipe du Centre
de la photographie propose
un format de visite original.
Un conte pour enfant, pensé
et raconté par notre médiatrice,
vous guide à travers l’univers
de l’artiste.
Les dimanches
3.11
1er.12.2024
5.01
2.02.2025
16 h → 16 h 30
Dès 4 ans.

Gratuité dans le cadre
du 1er dimanche du mois.

Festival
Les visiteurs du soir
Samedi 25.01
et dimanche 26.01.2025
Entrée libre
Programme détaillé
sur le site web
du réseau Botox(s)

Hors-les-murs
Visite de l’artiste
au Musée national
Eugène-Delacroix (Paris)
Jeudi 7.11.2024
18 h

Discussion
Récits des corps performés :
comment la perception
construit les représentations
des identités minoritaires
avec Pascale Obolo,
curatrice et éditrice,
et Nathalie Amae,
curatrice et directrice
artistique du festival OVNI.
La discussion proposera
de déconstruire les mécanismes
de perception qui influencent
la représentation des identités
minoritaires et d’examiner
les stratégies employées
pour échapper aux cadres
réducteurs.
Samedi 16.11.2024
14h45

Entrée libre dans la limite
des places disponibles

Cahiers #8

Cahier Centre de la photographie de Mougins

Comrade Sisters : Women
of the Black Panther Party
Stephen Shames
+
Au-delà des apparences
Bayeté Ross Smith

ISBN : 979-10-90698-57-4
Auteur.e.s : Yasmine Chemali, François Cheval,
Paul David Henderson, Ericka Huggins

Date de parution : juin 2024
192 pages
Bilingue Français / Anglais
Traduction : Jennetta Petch
29 €

Les Cahiers #8 du Centre de la photographie de Mougins permettent une immersion historique au sein du mouvement du Black Panther Party et de ses programmes d’assistance avec les photographies de Stephen Shames. Ils questionnent aussi la représentation de la communauté africaine-américaine grâce aux séries de l’artiste Bayeté Ross Smith. Mis en regard, les textes de l’activiste Ericka Huggins et de l’avocat Paul David Henderson se font écho d’une histoire contemporaine.

En vente à la boutique du Centre de la photographie.

Expositions à venir

Issei Suda

Fushikaden
08.03.2025 – 8.06.2025
Vernissage 07.03 – 18 h 30

Exposition réalisée en partenariat avec le Centre d’art GwinZegal à Guingamp et la Galerie Akio Nagasawa, Tokyo.

C’est dans la lumière crue et belliqueuse de l’été que baignent les scènes de rue de Fushikaden, la série la plus emblématique du photographe japonais Issei Suda. Les images sont prises à Tokyo, où il réside, mais aussi et surtout dans les provinces plus éloignées du Tohoku, Hokuriku et Kanto, dont il écume au cours des années 1970 les matsuri, fêtes populaires traditionnelles, mi-religieuses, mi-profanes. L’archipel panse les plaies de la Seconde Guerre mondiale et de l’occupation américaine, et fait face à une croissance foudroyante jusqu’à devenir en quelques années la seconde puissance économique mondiale. La marche est forcée et le temps compté pour saisir le quotidien d’un pays aux prises avec une crise identitaire majeure, entre tradition ancrée et hystérie de la modernité.
Issei Suda débute sa carrière comme photographe auprès de la troupe théâtrale expérimentale Tenjo Sajiki de Shuji Terayama en 1967, avant de commencer à travailler en tant que photographe indépendant en 1971. S’il emprunte son titre énigmatique Fushikaden à la théorie du théâtre traditionnel nô, c’est bien de l’écriture cinématographique d’Hollywood ou des films d’Orson Welles que Suda, né en 1940, a été nourri.

 

Expositions passées

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